Les Monuments aux Morts français, quelle place pour la guerre d'Algérie ?
Omniprésent pour ce qui concerne la Première Guerre Mondiale et la Seconde Guerre Mondiale, les monuments aux morts français sont beaucoup plus rares pour la Guerre d'Algérie.
On a coutume de dire qu'il y a autant de monuments aux morts que de communes. En réalité, il y en a même plus. On dénombre en France, 40 000 monuments aux morts en France selon le ministère de la culture (chiffre qui ne prend uniquement en compte les monuments extérieurs). Il s'agit d'un lieu de mémoire très important souvent au centre du village. La diversité des formes et types de monuments aux morts témoigne d'une variété artistique et culturelle, mais aussi politique. Traditionnellement, l'historiographie distingue plusieurs types de monuments aux morts : le monument aux morts catholique (près d'une église), républicain (près d'une mairie), cela peut également être les deux à la fois. On regroupe aussi des monuments aux morts pacifistes qui sont plus rares "Maudites soit la guerre".
Il existe peu de monuments aux morts concernant exclusivement la guerre d'Algérie. Dans la plupart des cas, on ajoute le nom des victimes du conflit à ceux des monuments aux morts de la Grande guerre et de la Seconde Guerre Mondiale qui sont très nombreux. Cela témoigne également d'une volonté de tourner une page. L'Etat ne parle pas de Guerre d'Algérie, mais "d'événements d'Algérie". Ainsi, construire des monuments aux morts pourrait être contraire à cette appellation. Puis, comme le remarque Raphaëlle Branche dans Papa, qu'as tu fait en Algérie, Enquête sur un silence familial, la mémoire des soldats, des appelés reste confinée dans les esprits, et ne se transmet pas dans les premiers temps de l'après guerre.